Histoire

Il est difficile de dater exactement les premières implantations humaines sur le site.
Cependant en tenant compte de la découverte de plusieurs villas gallo-romaines et la présence d’une ancienne voie romaine traversant Petit-Réderching, on estime que le site a été occupé avant les invasions barbares des IVème, Vème et VIème siècles. Longtemps laissé à l’abandon, ce secteur géographique connait une nouvelle vague d’implantation et la délimitation de plusieurs hameaux qui seront entièrement détruits lors de la Guerre des Rustauds de 1524 à 1526.
C’est en 1577 que Riderchingen est mentionné officiellement pour la première fois grâce à la présence d’une verrerie à la Trubach. A cette époque, les verreries étaient itinérantes et fonctionnaient tant que les ressources naturelles étaient présentes (bois, eau et sable). On ne peut pas vraiment parler de la constitution d’un village, mais de l‘installation de communautés. De nombreuses verreries de la région se sont éteintes juste avant et à cause de la Guerre de Trente ans (1618/48).
De 1627 à 1630, la peste se propage dans la région et décime le peu de population présente. Le ban communal est créé après la Guerre de Trente ans, grâce au défrichage de l’emplacement autrefois occupés par les verreries. Il faudra toutefois attendre 1697 et la signature du Traité de Ryswick pour que les exactions militaires cessent et permettent une implantation sereine des populations
Écrasées par les taxes, certaines anciennes familles quittent la région pour le Banat hongrois.
Les nouvelles familles qui s’installent bénéficient d’une réduction de la dîme en particulier, à partir de 1700. Avec elles, apparaissent de nouveaux métiers comme les tanneurs, meuniers, tondeurs et journaliers et de nouvelles industries comme les tuileries et les fours à chaux.
Après la défaite de la guerre Franco-Allemande de 1870, la Moselle devient allemande.
Petit-Réderching n’échappe pas à la règle et la vie du village est rythmée au son de la langue allemande, enseignée exclusivement à l’école. Les conscrits effectuent leur service militaire en Allemagne. A ce moment, l’activité principale du village est agricole. La totalité du ban communal est cultivé (sauf habitation et voie de communication).
Après la Première Guerre Mondiale et la fin de près de 50 ans d’annexion, le retour à la France est parfois douloureux notamment pour les conscrits qui doivent effectuer leur service de garnison en France alors qu’ils ne parlent plus le français.
1868 Inauguration de la ligne de chemin de fer
L'arrivée du chemin de fer à Petit-Réderching ne se fit pas sans mal. Les habitants refusaient l'installation de cette invention diabolique, guidés par des croyances religieuses, une candeur particuière et la peur de la nouveauté. Les maires du Pays de Bitche avançaient alors les arguments suivants :
- la jeunesse, trop émancipée déjà par les écrits révolutionnaires, ne pourrait plus être maintenue dans le droit chemin. Elle oublierait les offices religieux pour aller danser dans les villes proche ;
- la grande vitesse de l'engin provoquerait surement des maladies dues aux courants d'air ;
- les étincelles s'échappant de la cheminée de la locomotive provoqueraient des incendies dans les champs de céréales, les forêts et les hanitations.
Cependant, il est fort probable que la division des terres agricoles et/ou l'expropriation étaient les causes premières de ces rétiscences, comme on peut le lire dans les délibérations du conseil municipal du moment.
Petit-Réderching en 1939
Pendant 20 ans, le village est à nouveau français jusqu’à l’Exode vers la Charente le 1er septembre 1939.
En quelques heures, l’ordre d’évacuation fut donné et la population se dirige comme elle peut, emportant le minimum vers Enchenberg, Montbronn puis Hertzing. Elle est embarquée dans des wagons à bestiaux et n’en descendra qu’une fois arrivée à Barbezieux en Charente. Les habitants de Petit-Réderching furent répartis dans les communes de Lachaise, Saint-Palais-du-Né et Chantillac.
Ce n’est qu’en septembre 1940 que la majorité revient à Petit-Réderching, pour retrouver un village en ruine.
En plus de la douleur d’avoir tout perdu, la commune était à nouveau allemande et la vie repris son court encore une fois, en langue allemande.


Jusqu'à nos jours...
Prochainement, la suite de l'histoire de Petit-Réderching...

Toponymie
Le premier document citant le nom de Petit-Réderching est le rapport du gruyer de Nancy (officier public chargé de la gestion des forêts) daté du 14 mars 1580.
1594 : Riderchingen
1751 : Klein Rederchingen
1771 : Le Petit-Rederching
1871 : Kleinrederchingen
1918 : Petit-Réderching
1940 : Kleinrederchingen
1945 : Petit-Réderching